On attendait une marée
rouge, on a eu une furia jaune : l'espace d'une mi-temps. L'ogre
bavarois a ensuite dévoré Reus et ses potes poussins. Après deux
échecs consécutifs en finale de C1, c'est mérité pour le Bayern.
Mais putain, que cette équipe de Dortmund est belle à voir jouer !
Quatre euros pour éviter Christian Jean Pierre
A vu d’œil et sans la
Superloupe Canal, Wembley est rempli au trois quart par des
supporters de Munich. Malgré leur impressionnant « mur
jaune », les ultras du Borussia se sont fait baiser comme de
vulgaires rennais pour des places en finale de Coupe de la Ligue. En
bon touriste en transit à Bordeaux, je matte le match place de la
Victoire. La sublime musique des champions à peine entamé, le
serveur zélé commence son manège. Ça sent le bistrot plus porté
sur la thune du samedi soir que le rade passionné de ballon. C'est
le prix à payer pour éviter CJP. Plus 4€, pour le demi. En
tribune, Mario « Bieber » Götze, blessé, a sorti sa
plus belle casquette. Pas évident pour lui, il est au resto avec son
ex et sa future meuf. Le bordel quoi. Les 22 acteurs ont sorti leur
plus belle liquette, Mr Rizoli donne le coup d'envoi de cette
première finale 100% teutonne.
La furia fluo
Les jaunasses brothers
mettent direct le pied sur le ballon. Les munichois sont pris à la
gorge avec un pressing de deux voire trois joueurs sur le porteur du
ballon. Marco Reus est partout sauf chez le coiffeur : à
gauche, à droite, devant, derrière. Titeuf met le feu à l'arrière
garde du Bayern. Le danger se précise. A la suite d'un corner, Błaszczykowski, mot interdit au Scrabble, allume Neuer à bout portant.
Parade réflexe du Thierry Omeyer blond. Sur des frappes de
Lewandowski et Reus, le Oliver Kahn post-RDA sort encore des arrêts
de grandes classes. Grande classe comme le serveur girondins qui
prend ses commandes devant l'écran du bar. Ce qui ne choque
personne, mes voisins étant occupé à disserter sur le festival de
Cannes et le dernier jean à la mode. Bordeaux, ville de foot. A
Londres, on aime la mode mais on préfère le cuir. Le panzer Bayern
plie mais ne rompt pas face à l'armada Borussia. Témoin de la
prestation fantôme de ses coéquipiers, Bavière Ribéry prend les
choses en main. Une tatane dans la tronche de Lewandowski et une
ouverture lumineuse pour Robben, seul face au gardien. Arjen se troue
et ne voit pas Muller seul au centre. Comme les 80 000 spectateurs
d'ailleurs. Avant ou après, Mandzukic place une tête puissante,
claquette de Weidenfeller. Le bar se remplit, Philippe Rizoli demande aux
joueurs d'aller découper en dos les citronos. Mi-temps.
Ça redémarre sur un
faux rythme. Un instant les dortmundais (dortmundien?) donne
l'illusion de repartir sur les mêmes bases qu'en première mi-temps.
Mais en vrai, ils sont cramés. Premier quart d'heure soporifique et but ! Ribéry
trouve Robben dans un trou de souris. Le hollandais déborde le
gardien et centre sur Mandžukić, qui pousse le ballon au fond des
filets. 1-0 pour le Bayern, comme l'an passé face à Chelsea. Les
jaunes n'y sont plus à ce moment de la partie. Seul Klopp semble
encore avoir de l'énergie et remotive ses troupes à coup dans
grands moulinets. Alors que tout va bien pour les rouges, ce pic de
Dante plante ses crampons dans le bas ventre de Reus. Problème :
on est dans la surface et l'arbitre désigne le point de pénalty.
Hulk Hogan transforme et l'enthousiasme gagne trois personnes dans le
zinc. Égalisation méritée pour le Borussia. Mais physiquement, ça
tire la langue. Sur un contre rondement mené, Muller dribble Weidenfeller
et centre pour Robben, seul face au but vide. Subotić surgit et
repousse l'échéance. Dans les derniers instants du temps
réglementaire, Franky dépose un colis pour le TGV Arjen qui perfore
la défense jaune et marque le but du 2-1. Cette fois c'est bon pour
les bavarois, la coupe aux grandes oreilles ne leur échappera pas.
Coup de sifflet final, explosion de joie et … rien. Le patron
branche la sono qui crache un remix pompeux de White Stripes. Le
troquet à l'air d'apprécier, pas moi, je me tire. Le Bayern Munich est champion
d’Europe et ce n'est qu'un début.
M.H.
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